Une cueillette de paroles

« L’art lutte effectivement avec le chaos mais pour y faire surgir une vision qui l’illumine un instant, une sensation. »
Gilles Deleuze

 

 

En 2014, Florence et Claudine Evrard dans le cadre de l’association La Gaillarde commencent à mener une collecte de témoignages oraux autour de l’arbre et de la forêt. Il s’agissait à l’origine de faire le portrait d’un « pays », en l’occurrence celui du Pays d’Uzerche en Limousin fait de bocages et de forêts.
À travers le questionnaire différentes questions sont abordées : la transformation des paysages et des usages vernaculaires, les valeurs du monde rural et du passage à « un monde global », la notion d’ancrage, l’attachement aux lieux…
La récolte sur le terrain révèle qu’au-delà des préoccupations locales, se dessine la thématique bien plus vaste de la question du rapport des femmes et des hommes à l’environnement.

La Gaillarde décide donc d’élargir et d’approfondir son champ d’investigation auprès de « spécialistes » des arbres et de la forêt (forestiers et scientifiques), d’autres enjeux apparaissent : le réchauffement climatique, l’importance de la biodiversité, l’adaptabilité des espèces, les enjeux économiques de la filière bois…

Il faut de tout arbre pour faire une forêt est donc un projet à la lisière de la sociologie et de l’art dans lequel le rapport à l’altérité est sans cesse questionné : les voix, le choix des mots employés, les rythmes, les accents, les parlers témoignent des différences d’expériences, de parcours de vie, de sensibilités.